Chapitre 7
Chapitre 7 – La bulle hors du temps
Dans le métro Komsomolskaya, les lustres dorés illuminaient les fresques monumentales. La station ressemblait à un palais souterrain, avec ses colonnes massives et ses mosaïques éclatantes. Les voyageurs pressés passaient sans lever les yeux, mais Tatiana s’arrêta, émerveillée, figée devant cette splendeur inattendue. — On dirait un palais souterrain, dit‑elle, sa voix teintée d’admiration.
Li Wei sourit, ses yeux parcourant les fresques où se mêlaient héros et symboles. — Même sous terre, Moscou veut impressionner, répondit‑il, fasciné par cette grandeur qui semblait défier le quotidien.
Le temps s’arrêta pour eux, comme si la station était devenue une bulle hors du monde. Le bruit des trains, les pas pressés, les annonces métalliques se dissolvaient dans l’éclat des dorures. Tatiana sentit une chaleur étrange l’envahir, comme si ce lieu, malgré son agitation, leur offrait un refuge.
Mais dans la foule, un regard la transperça. Gris, froid, implacable. Viktor. Il ne bougeait pas, mais sa présence était une ombre qui brisait l’instant. Tatiana détourna les yeux, le cœur serré. « Pourquoi est‑il partout, même dans les entrailles de la ville ? » pensa‑t‑elle, troublée par cette omniprésence qui transformait chaque lieu en menace.
Viktor, immobile, observait. Pour lui, cette bulle hors du temps n’était qu’une illusion fragile. « Leur refuge n’existe pas. Je veux voir si leur lumière peut survivre à mes ombres. »
Le métro, qui semblait un palais, devenait soudain un labyrinthe. La bulle hors du temps se fissurait.